Quel est le point de départ de cette formidable aventure ?

Vithuran Pushparajah : Le Kilimandjaro, c’est un rêve qui a commencé en CM2 à l’école Anatole France. Nous avions un exposé à faire sur l’Afrique. Moi, j’avais une passion pour les lions. Quand on a terminé ce travail, une élève a posé une question. Elle demandait s’il y avait des montagnes en Afrique. Pour illustrer sa réponse, le professeur nous a proposé une projection de diapositives sur le Kilimandjaro.

Qu’est-ce que cela a révélé ?

V.P : J’ai été émerveillé par ce que j’ai vu, la neige éternelle au sommet de cette montagne. J’ai annoncé à la fille qui était assise à côté de moi, qu’un jour, je gravirai le Kilimandjaro. Des paroles d’enfant que j’avais oubliées ! Cette personne est restée une amie et peu avant de partir en Tanzanie je la croise à nouveau et là, elle me dit : « Tu te souviens, tu m’avais dit que tu le ferais ». Mais oui, c’est vrai, j’ai fait cette promesse il y a une trentaine d’années et maintenant je la réalise !

Parlez-nous de cette aventure. Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

V.P : Il faudrait normalement plusieurs jours pour gravir le Kilimandjaro, marquer des étapes, établir des camps de base. J’ai choisi la formule en cinq jours et je dois reconnaitre que ça a été la principale difficulté, le corps n’a pas vraiment le temps de s’habituer à cette altitude dans ce laps de temps. Le Kilimandjaro culmine à 5 895 mètres. Et puis bien sûr, il y a la pluie, le vent, le froid, le brouillard et la neige au sommet !

Comment progresse-t-on dans de telles conditions

V.P : Tout d’abord, on n’entreprend pas un tel périple sans guide, on peut très vite se perdre. Ensuite on prend garde aux éboulements, les chemins sont très escarpés et surtout on écoute son corps, on surveille son taux d’oxygénation et on fait attention aux maux de tête que l’on peut ressentir.

Parfois ça prend du temps mais on finit toujours par y arriver, quand on y croit

À quoi pensiez-vous durant votre progression ?

V.P : En premier lieu, je pensais à ma famille, à mes amis et à toutes les personnes qui me soutenaient dans ce projet. Ensuite aux personnes qui m’ont suivi, les institutrices avec leurs élèves, les parents avec leurs enfants et des personnes âgées qui m’écrivaient sur Facebook pour me remercier de les faire voyager à travers les photos que je publiais. J’ai aussi eu le sentiment d’être porté par toute une ville (mes anciens profs, anciens élèves, le Maire et l’équipe municipale, les anciens voisins…)

Qu’avez-vous ressenti en parvenant au sommet ?

V.P : Tout d’abord du bonheur ! Je me suis entrainé tous les jours pendant six mois pour atteindre ce sommet. Je l’ai imaginé à chaque instant durant ma préparation et même depuis tout petit. Alors oui, c’est beaucoup d’émotions et un fort sentiment d’accomplissement.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui rêveraient d’une telle aventure ?

V.P : Justement, de croire en leurs rêves ! De ne jamais écouter les personnes qui cherchent à les convaincre que ceuxci sont impossibles à réaliser. De s’appuyer sur celles qui leur donnent des ailes, qui les poussent à réussir. De toujours persévérer et se dire que c’est possible. Parfois ça prend du temps mais on finit toujours par y arriver, quand on y croit.