Parle-nous de ton parcours... comment as-tu débuté ta carrière dans le mannequinat ?
Terence Loulendo : Ça m’est un peu tombé dessus. Je m’apprêtais à passer le bac et je savais qu’après ça j’arrêterai les études pour entreprendre. J’ai commencé à avoir des fréquentations évoluant dans le milieu de la mode et avec qui j’ai pu assister à des sorties de défilé. En 2017, ma sœur et un ami m’ont poussé à passer des castings. N’aimant pas être devant l’objectif, j’étais un peu réticent mais j’y suis allé en me disant que je n’avais rien à perdre. J’ai donc passé mes premiers castings et dégoté un contrat en agence, j’y ai vu une opportunité de carrière. Lors de ma première Fashion Week, j’ai fait cinq défilés de mode, ce qui est énorme pour quelqu’un qui démarre.
Comment s’est passée ton arrivée dans cet univers qui peut paraitre lointain et difficilement accessible ?
T.L : Enfant, j’avais déjà un style vestimentaire différent de celui des autres enfants. Là où d’autres portaient des jeans et des Nike TN, moi je portais des Vans et ça pouvait surprendre. Donc très tôt, tu prends l’habitude d’être perçu comme différent. En faisant mes premiers pas dans le milieu, j’ai réalisé qu’il y avait un gap assez important entre la mode sur Paris et la mode en banlieue. Ce sont deux mondes totalement différents. Au début, j’ai dû faire face à pas mal d'a priori venant de l’extérieur : drogue, alcool, luxure... Pourtant, je suis et reste le Terence qui a grandi à Garges.
Lorsqu’on connait une ascension aussi fulgurante, ce n’est pas trop difficile de ne pas prendre la grosse tête ?
T.L : J’ai un dicton qui est : la tête dans les nuages et les pieds sur Terre. Je refuse d’oublier mes racines et qui je suis. Je ne peux pas prendre la grosse tête car c’est de l’autodestruction. Il faut garder en tête le fait que je n’ai pas vraiment choisi d’atterrir dans ce milieu et jusqu’à aujourd’hui, j’y vais en me disant que je vais au travail comme n’importe qui. J’ai tout de même mis du temps à m’habituer à mon statut de personnalité publique.
Tu as récemment travaillé avec Chanel. Peux-tu nous en dire davantage ?
T.L : La campagne avec Chanel a été une bonne surprise pour moi. J’ai reçu un e-mail me demandant si j’étais disponible pour poser la semaine d’après. Evidemment que j’étais disponible, je l’aurais même fait gratuitement ! Cette campagne a plutôt bien tourné, je me suis même vu à l’aéroport. C’est assez surprenant mais je m’y fais à force.
Tu travailles depuis quelques temps sur ton application, en quoi consiste-t-elle ?
T.L : C’est une carte interactive sur laquelle on peut retrouver toutes les galeries d’art et expositions partout dans le monde. Je peux suivre les galeries et être tenu informé de leur actualité. J’aime l’art depuis tout petit, puis en voyant des gens sur les réseaux aller à des événements artistiques je me suis demandé comment est-ce qu’ils avaient eu l’info. En 2020 pendant le confinement, je voulais créer une marque de t-shirts et une plateforme – WORLDWIDECONNEXION, rassemblant les artistes du monde entier. J’y ajouterai des fonctionnalités au fur et à mesure mais à terme, j’aimerais que chaque artiste puisse y publier ses œuvres. Cela donnerait donc naissance à une connexion mondiale.