Beaucoup l’appellent affectueusement mamie, il faut dire que Marie-Claude en a vu passer des générations dans son magasin de fleurs. Ici, tout le monde l’aime et la respecte, certainement parce qu’elle a toujours su offrir une oreille attentive à ses clients, dans la joie comme dans la peine.

Depuis combien de temps vivez-vous à Garges ? 

Marie-Claude Lemaire : Nous sommes arrivés à Garges en 1973, dans le quartier des Doucettes. Nous faisions partie des premiers locataires. Nous y avons vécu une quinzaine d’années. Ensuite nous nous sommes installés ici-même, avenue de Stalingrad. 

Avez-vous débuté le métier de fleuriste à ce moment-là ?

M-C. L. : J’étais fleuriste dans un grand magasin du XVIe arrondissement de Paris et du jour au lendemain, le patron a déposé le bilan. Je suis restée au chômage pendant six mois et une voisine m’a suggéré d’ouvrir mon propre magasin dans le sous-sol de notre maison. L’idée a germé dans mon esprit et je me suis lancée. 

Est-ce le seul métier que vous ayez exercé durant votre carrière professionnelle ? 

M-C. L. : Oui c’est le seul. J’ai travaillé lorsque j’étais très jeune chez des fleuristes de quartier au Havre en Seine Maritime pour gagner un peu de sous. J’aidais à nettoyer les fleurs, à les éplucher et c’est de là qu’est venue ma passion. 

Quelles compétences faut-il posséder pour exercer le métier de fleuriste ? 

M-C. L. : Aujourd’hui, les personnes qui souhaitent exercer le métier de fleuriste doivent être titulaires d’un CAP*, celles qui désirent s’installer à leur compte doivent décrocher un Brevet Professionnel (BP). Au-delà des diplômes, il faut être passionné, avoir du goût et le don des couleurs. 

Avez-vous d’autres passions ou occupations ? 

M-C. L. : Longtemps j’ai été bénévole au sein du club de hockey sur glace de la ville. Mon fils y jouait et pour aider l’association sportive, je donnais un coup de main à la tenue de la buvette et à toutes sortes d’activités liées à la vie du club. 

Quel est le profil de votre clientèle et quelles relations entretenez-vous avec elle ? 

M-C. L. : Notre clientèle est diverse et variée. On travaille bien autour de la St Valentin, de la fête des mères et de plus en plus lors de la fête de l’Aïd. Les gens se confient beaucoup, aussi bien quand ils sont heureux que lorsqu’ils sont dans la peine, on prend le temps nécessaire pour les écouter. Des personnes éloignées de Garges peuvent parfois nous demander de fleurir la tombe d’un parent défunt, en nous envoyant simplement une photo de la sépulture. Nous avons la chance de pouvoir compter sur l’aide précieuse du gardien du cimetière pour trouver l’emplacement. 

Avez-vous le souvenir d’une commande particulière ? 

M-C. L. : Un monsieur qui allait chercher sa future épouse à l’aéroport de Roissy nous a fait commander 150 roses rouges et une blanche au milieu du bouquet qu’il a emporté sans même être emballé. Il était très amoureux. 

Que pensez-vous du fleurissement de la ville et du maintien de sa troisième fleur ? 

M-C. L. : C’est très bien ! À quand la quatrième ? Quels que soient les quartiers, le fleurissement est différent. Ça met de la gaieté, ça met de la vie dans la ville. J’ai remarqué que les plantations n’étaient pas détruites, ce qui prouve que ça apporte quelque chose. 

Que pensez-vous du concours Balcons et jardins fleuris et de l’investissement des Gargeois dans le fleurissement de leur ville ? 

M-C. L. : Je pense que c’est une bonne chose que les habitants amènent leur touche, si petite soit-elle, pour l’embellissement de la ville. C’est un plaisir pour ceux qui le font, c’en est un également pour les passants. 

Travaillez-vous avec les services de la ville et à quelle occasion ? 

M-C. L. : Nous livrons des compositions à l’occasion des cérémonies commémoratives. Nous fleurissons les tables lors des repas de vœux aux retraités. Nous composons des bouquets pour la fête des grands-mères à la résidence Carnajac. Nos retraités sont vraiment gâtés.